Encres de Francis Loser
« les infinies variations de nuances de gris »
Une Poésie Visuelle du Monde
Expressionnistes ou impressionnistes, mes encres se déclinent de différentes manières, mais elles traduisent à chaque fois mes impressions du monde, celles laissées par ce que je vois, entends et éprouve. Parfois, mes encres campent des paysages aux contours peu définis, suivant en cela un cheminement allusif et poétique que rendent possible les infinies variations de nuances de gris. Parfois de facture carrément abstraite, mes encres accordent place au rythme des lignes, contours et aplats et leur entrecroisement. Des fois, mes encres mettent en scène un ou plusieurs personnages en mouvement, en interaction. À chaque fois, il s’agit d’une sorte d’arrêt sur image qui ouvre sur la grande fresque de la comédie humaine.
Technique et Exploration : Le Jeu des Nuances et des Motifs
Contrairement aux peintures qui résultent d’une lente accumulation de nombreuses touches et couches de couleurs déposées sur la toile, mes encres sont réalisées d’un seul geste rapide sur la feuille. J’utilise le plus souvent des pinceaux ou des plumes, mais je diversifie les supports qui servent à l’encrage (cailloux, plumes, papier froissé, etc.). Pour enrichir la palette des gris, je recours volontiers à l’eau, parfois en recouvrant complètement mon dessin initial par une masse aqueuse avec laquelle je joue à l’aide d’un pinceau. Après le temps de séchage, je complète ma création avec des ajouts de blanc (craie grasse ou acrylique) ou de couleurs (encres, pigments, craies grasses, etc.).
Animé par une ambiance ou une émotion dominante, j’aime œuvrer selon une logique des séries pour perdre en contrôle et accorder place au rythme que suscitent des motifs inlassablement repris. Comme notre signature, qui se décline à l’infini, ces motifs produits les uns après les autres sont à la fois toujours identiques et jamais pareils. Avec leur cortège de ressemblances et de nuances, ils approfondissent leur unité et, in fine, esquissent de nouvelles voies d’exploration. En fait, j’aime me donner des règles du jeu et m’amuser avec les lignes et les nuances, mais aussi avec les cadrages et les échelles de grandeur pour brouiller à souhait les frontières entre l’ordre et le chaos, le réel et le symbolique, l’envers et l’endroit.






































